mercredi 23 novembre 2011

ARTS CONTRÔLS PAR LE M6 ET SA CIA

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À LIRE ET RELIRE

Aiguillonnée par Sydney Hook et Melvin Lasky, la CIA jouait un rôle décisif dans le financement du "Congrès pour la Liberté de la Culture", une espèce de Nation Unies culturelles qui regroupait toute sorte de gauchistes et droitistes "antistalinien". Ils avaient toute latitude pour défendre les valeurs culturelles et politiques occidentales, attaquer le "totalitarisme staliniste" et marchaient avec beaucoup de soins sur la pointe des pieds lorsqu'il s'agissait du racisme ou de l'impérialisme des E.U.

Occasionnellement, les journaux subventionnés par la CIA publiaient une faible critique de la culture de masse américaine, pour donner le change.

Ce qui fut particulièrement frappant dans ce groupe d'intellectuels financés par la CIA, fut non seulement leur partialité politique exemplaire, mais surtout leurs prétentions à s'afficher en défenseurs désintéressés de la vérité, humanistes iconoclastes, en libres penseurs ou en artistes créateurs pour l'amour de l'art qui s'interposaient contre la corruption , contre les écrivains douteux, concubins de l'appareil staliniste.

Il est impossible de les croire lorsqu'ils affirment avoir tout ignorer des liens qui les unissaient à la CIA.

Comment pouvaient-ils les ignorer, dans toutes les publications, de la censure sur les nombreux lynchages dans le sud des États Unis durant toute cette période ?

Comment pouvaient-ils ignorer, durant leurs congrès culturels, l'absence de toute critique contre l'interventionnisme impérialiste des E.U. au Guatemala, en Iran, en Grèce, et en Corée qui ont résulté en des millions de morts ?

Comment pouvaient-ils ignorer les les mauvaises excuses, dans les publications mêmes où ils écrivaient, de tout crime impérialiste à l'époque ?

Ils furent tous des soldats, certains, des charlatans vitrioliques, grossiers et agressifs, comme Hook et Lasky, d'autres des essayistes élégants comme Stephen Spender, ou des pharisiens délateurs comme George Orwell.

Saunders n'a pas craint dans son livre de faire le portrait de l'élite distinguée des universitaires WASP (personne de la classe privilégiée, blanc, anglo-saxon et protestant), de la CIA qui tirait les ficelles et des ex-gauchistes juifs qui vitriolaient, dans leurs écrits, tous les dissidents de gauche.

Lorsque la vérité vit enfin le jour, les "intellectuels" de New-York, Paris et Londres feignèrent l'indignation pour avoir été utilisés, aussitôt, la CIA contre-attaquait. Tom braden, qui dirigeait la section des Organisations Internationales de la CIA, les démasqua en exposant comment tous savaient très bien qui les stipendiait et qui signait les chèques. (pages 397-404 du livre de Saunders).

D'accord avec Braden, la CIA finança cette bouillon littéraire, nom donné,par un dur de la CIA, Cord Meyer, à cette armée d'intellectuels anti-stalinistes de Hook et Lasky. Se référant aux publications les plus prestigieuses et les plus connues de cette supposée Gauche Démocratique (Encounter/Rencontre, New Leader, Revue du Partisan/ Partisan Review), Braden écrivait que l'argent qu'ils recevaient provenait de la CIA et qu'"un agent de la CIA devint directeur de Rencontre/Encounter". à partir de l'année 1953, "nous opérions ou influencions les organisations internationales à tous les niveaux".

Le livre de Saunders fournit des informations utiles sur les aspects importants des méthodes utilisées par les agents intellectuels de la CIA pour défendre les intérêts impérialistes par le biais d'organisation de façades culturelles.

Elle évalue aussi, dans son livre, les conséquences, à long terme des positions idéologiques et artistiques défendues par les intellectuels de la CIA.

Saunders réfute les affirmations (faites par Hook, Kristol et Lasky) que la CIA et ses fondations amies donnaient de l'aide sans conditions. Elle démontre qu'il était attendu que "les individus et les organisation subventionnés par la CIA agissent comme acteurs d'une guerre de propagande". La propagande la plus effective définie par la CIA était celle qui consistait en ceci "le sujet (la cible de la propagande) se meut dans la direction que l'on veut, pour des raisons que le sujet croit être les siennes."

De temps en temps, pour donner le change, la CIA permettait une parlotte sur la réforme sociale. Ce qui l'intéressait au plus haut point, elle le finançait et l'entretenait généreusement, c'était la polémique anti-staliniste et les diatribes littéraires contre les marxistes occidentaux et les écrivains et artistes soviétiques. Braden appelle cela la convergence entre la CIA et la "Gauche Démocratique" européenne en lutte contre le communisme.

La collaboration entre la "Gauche Démocratique" et la CIA inclue le bris de grèves en France, les délations de stalinistes (par Orwell et Hook) et des campagnes de calomnie pour empêcher que la valeur des artistes de gauche ne soit pas reconnue, comme par exemple la proposition de prix Nobel à Pablo Neruda en 1964.

La CIA, bras séculier des États-Unis d'Amérique, centré sur la guerre froide culturelle, se concentra sur l'Europe immédiatement après la 2 è guerre mondiale. Ayant souffert de plus de deux décennies de guerres capitalistes, de dépression et d'occupation d'après guerre, l'immense majorité des intellectuels et syndicalistes européens étaient anti-capitalistes et particulièrement critiques des prétentions hégémoniques des É.U.

Pour contrecarrer l'attraction du communisme et la croissance des partis communistes européens surtout en France et en Italie, la CIA élabora un programme à deux niveaux. Au premier niveau, comme le décrit Saunders, on assurait la promotion de certains auteurs européens dont on s'assurait qu'ils étaient "explicitement anticommunistes"

Les critères des commissaires culturels de la CIA utilisés pour décider si les "textes sont bons" incluent entre autres: "toute critique de la politique extérieur soviétique et du communisme comme forme de gouvernement que nous considérons objective (sic), écrite de façon convaincante, et opportune." .

La CIA portait un grand intérêt à publier des auteurs ex-communistes désillusionnés comme Silone, Koestler et Gide. Elle assurait la promotion des auteurs anti-communistes, en finançant des conférences fastueuses à Paris, Berlin et Bellagio (lac de Côme), ou des philosophes comme Isahia Berlin, Daniel Bell, Czeslow Milosz prêchaient leurs valeurs (et les vertus de la liberté et de l'indépendance intellectuelle occidentale), à l'intérieur des paramètres anti-communistes et pro-américains tels que définis par leurs bienfaiteurs de la CIA.

Aucun de ces prestigieux intellectuels n'osaient se risquer à émettre un doute ou poser une question au sujet du soutien accordé par les É.U. aux massacres massifs en Indochine, sur la guerre d'Algérie, sur la chasse aux sorcières des intellectuels américains dissidents ou les lynchages paramilitaires dans le sud.

Se préoccuper de telles banalités aurait fait le jeu des communistes, selon des Sydney Hook, Melvin Lasky et les gens de la Revue Partisan, qui cherchaient fébrilement des fonds pour leurs opérations littéraires pratiquement en faillite. La plus part de ces supposées prestigieuses publications littéraires et politiques anticommunistes auraient disparu rapidement, sans le soutien financier de la CIA qui achetait des milliers de copies pour, ensuite les distribuer gratuitement.

Le deuxième niveau du programme culturel sur lequel opérait la CIA, était beaucoup plus subtil. Elle assurait la promotion d'orchestres symphoniques, des expositions d'art, des ballets. des groupes de théâtre, ainsi que des musiciens de jazz et d'opéra avec l'objectif explicite de neutraliser le sentiment anti-impérialiste en Europe et faire apprécier la culture et le gouvernement des États Unis. L'idée consistait à exhiber la cultures des É.U., pour obtenir l'hégémonie culturelle et ainsi bâtire la structure de soutien de son empire militaro-économique.

La CIA aimait spécialement envoyer des artistes de couleur en Europe, surtout des chanteurs (comme Marion Anderson), des écrivains et des musiciens (comme Louis Armstrong), pour neutraliser l'hostilité européenne envers les politiques intérieures racistes de Washington. Si l'un d'entre eux, au lieu de se conformer strictement au guide de comportement dicté par la CIA, s'aventurait à émettre des critiques explicites, il se voyait rayé de la liste, comme ce fut le cas pour l'écrivain Richard Wright.

Le degré de contrôle politique de la CIA sur l'agenda intellectuel des activités artistiques apparemment apolitiques fut démontré clairement par la réaction des éditeurs de Rencontre/Encounter (Lasky, Kristoll et d'autres) au sujet d'un article soumis par Dwight MacDonald.

MacDonald, un intellectuel anarchiste non-conformiste, fut pendant quelque temps un collaborateur du Congrès Pour la Liberté de la Culture dirigé par la CIA et Rencontre/Encounter. En 1958 il écrivit un article intitulé "America America", dans lequel il exprime sa répugnance face à la culture de masse américaine, son matérialisme vulgaire et son manque de civilité. C'était un rejet des valeurs américaines qui constituaient le fer de lance de la propagande américaine dans la guerre froide culturelle contre le communisme.

L'attaque de MacDonald contre l'empire américain décadent, fut plus que ne pouvait supporter la CIA et ses agents intellectuels de Rencontre. Comme l'indiquait Braden "on ne doit pas exiger, des organisations qui perçoivent des fonds de la CIA, de soutenir tous les aspects de la politique américaine", mais inévitablement il y avait une limite à ne pas franchir, surtout lorsqu'il s'agissait de la politique étrangère des É.U.

Malgré son ancienneté à Encounter, MacDonald fut renvoyé et l'article rejeté. Les prétentions hypocrites, des écrivains de la Guerre Froide, comme Nicolas Chiaromonte qui écrivait dans la seconde édition de Encounter "le devoir auquel chaque écrivain ne peut échapper, sans se dévaloriser, est de dénoncer les fictions et refuser à appeler "vérités", les "mensonges utiles", ne s'appliquaient certainement pas à Encounter et sa liste de distingués collaborateurs lorsqu'il s'agissait de propager des "mensonges utiles" à l'Occident américain.

La discussion la plus importante et fascinante du livre de Saunders porte sur le fait que la CIA et ses alliés du Musée d'Art Moderne (sigle anglais : MOMA - Museum Of Modern Art) investirent de grandes sommes d'argent pour la promotion de la peinture abstraite expressionniste ou PAE, et à celles des peintres qui la produisait, pour en faire un antidote contre l'art à contenu social.

Pour assurer le mécénat de la PAE, la CIA dû passer outre aux récrimination de la droite du Congrès américain. Car ce que voyait la CIA dans la peinture abstraite expressionniste, était une idéologie anti-communiste, l'idéologie de la liberté de la libre entreprise. En effet, ce type de peinture n'étant pas figuratif, il était aussi politiquement muet, par la forme même de son genre, et s'opposait au réalisme socialiste.

Les gens de la CIA vendait la PAE comme étant la véritable expression de la volonté nationale. Pour désarmer les critiques de la droite américaine, la CIA se alla demander de l'aide au secteur privé, plus spécialement au MOMA et à son co-fondateur, David Rockefeller qui définissait la PAE en ces termes: "La peinture de la libre entreprise". De nombreux directeurs du MOMA provenaient de la CIA et étaient plus que disposés à aider et promouvoir la PAE comme arme de la Guerre Froide Culturelle. Des vernissages et expositions de PAE, totalement subventionnés, furent organisés à travers toute l'Europe, la CIA mobilisa également les critiques d'art, les revues d'art se mirent à fabriquer comme des saucisses une suite d'articles débordant d'éloges munificents.

La PAE comme "Idéologie de l'art libre" , telle que l'appelait George Kennan (1), fut utilisée pour attaquer les artistes politiquement engagés en Europe. Le "Congrès pour la Liberté de la Culture" , façade de la CIA, mit tout son poids, dans cette entreprise politique explicite, derrière la peinture abstraite contre la peinture figurative ou réaliste. Saunders commente le rôle politique de la PAE et signale: "Une des caractéristiques extraordinaires du rôle joué par la peinture américaine durant la guerre froide culturelle ne réside pas tellement dans le fait qu'elle fit partie de l'entreprise privée, mais qu'un mouvement qui se déclarait si fortement apolitique, était en fait un acte politique virulent."

La CIA associa les artistes et l'art apolitique à la notion de liberté. Cette manipulation avait pour objectif de neutraliser les artistes de la gauche européenne. Ironiquement, cet apolitisme était uniquement destiné à la consommation de la Gauche. De tout façon la CIA et ses organisateurs culturels purent modeler profondément la scène artistique de l'après guerre. De nombreux écrivains, poètes, artistes et musiciens proclamaient leur indépendance de la politique et déclaraient leur foi en l'art pour l'art. Le syndrome de l'artiste ou de l'intellectuel libre, déconnecté de l'engagement politique, gagna du terrain jusqu'à nos jours.

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